Le Jardin Magique du Santropol: Un Lieu de Guérison et d'Hospitalité
Jonathan Lebire
(English version below)
En deux minutes, permettez-moi de partager l'une des histoires les plus émouvantes de mes 20 ans de carrière. Au jardin de la Cité des Hospitalières, j'ai été témoin de la transformation remarquable des personnes en situation d'itinérance, en particulier de ceux d'origine autochtone souvent perçus comme des problèmes, même par eux-mêmes.
J'ai vu ces individus résoudre des conflits entre eux, redécouvrir le plaisir du jardinage, et savourer pour la première fois des légumes qu'ils avaient eux-mêmes cueillis. Une scène touchante d’un vieil Inuit fumant un joint et d’une sœur partageant un moment de joie , illustrant une connexion authentique. Des femmes qui ne se sentent jamais en sécurité ont enfin pu s'épanouir, participant à des séances photo exceptionnelles. Le jardin a agi comme un moyen de retrouver le lien avec leur culture, notamment grâce aux enseignements qu’ils sont venus partager avec le Santropol.
Les centaines de photos que j'ai prises racontent des histoires uniques, chacune méritant une narration d'au moins dix minutes.
Pendant que la crise de l'itinérance suscitait une course effrénée, le jardin de la Cité des Hospitalières, avec le soutien du Santropol et des sœurs, a eu un impact concret sur la cohabitation à Milton-Parc et sur la condition de vie de nos citoyens les plus vulnérables. Ensemble, ici, nous avons la possibilité de développer une solution que tous cherchent désespérément.
Cet impact, bien que difficile à mesurer et à prouver avec nos moyens, transcende les statistiques. Comment peut-on prouver ce qui ne s'est pas produit au coin de Milton et Parc parce que nous étions ici ? Nous avons réussi à offrir du healing, de la guérison, et de l'inspiration à nos véritables experts en itinérance à Montréal, les gens de la rue.
Depuis, cette expérience a mobilisé ces individus à créer des projets magnifiques, tels qu'une Union de Solidarité de la Rue, un groupe de pairs effectuant un travail de réduction des méfaits rémunéré le soir, la création d'une coopérative d'artistes autochtones de la rue, et bien d'autres initiatives. Ces résultats tangibles soulignent le pouvoir transformateur de l'inclusion, de la guérison, et de la communauté, défiant les stigmates de l'itinérance pour forger un avenir plus inclusif et positif.
Dans le jardin magique de la Cité, nous avons fait une découverte profonde de nous-mêmes. C'est là que nous avons trouvé notre autonomie, réveillant un potentiel qui avait été longtemps enfoui sous le poids de nos extrêmes traumas, comme l'a partagé Kim. Nous avons ressenti un désir ardent de nous impliquer dans la nature, de renouer avec nos racines culturelles et notre spiritualité guérissante. Dans ce lieu, nous avons appris que même avec nos vies teintées par ces traumatismes, nous pouvons rêver, être créatifs, et aspirer à une alternative au système qui nous étiquette comme des itinérants, des problèmes, nous stigmatise et nous marginalise. Ce jardin est devenu un havre où l'espoir et la guérison sont possibles, un lieu où la réconciliation, la justice réparatrice, et la guérison deviennent les clés pour résoudre nos problèmes sociaux grandissants.
Pendant que le système persiste à nous voir uniquement comme "les itinérants", nous avons découvert ici que nous sommes des individus dont le potentiel a été volé par un manque de guérison et une quantité inacceptable de traumatismes. Notre quête de solutions durables nous a révélé une vérité essentielle : la vraie solution réside dans l'offre des ressources dont nous savons avoir besoin et dont nous sommes en mesure nous-mêmes de concevoir et gérer.
Comm-Un s'ancre solidement dans la trame de la communauté de la Cité des Hospitalières, nourri par des collaborations significatives. En symbiose avec le Santropol Roulant, notre présence s'étend au sein de la Cité, en tant que résident de Value Collective, en nous investissant dans Transition en Comm-Un et en créant une collaboration avec la Remise. Et bien sûr nous saluons chaque fois Richard, véritable ange gardien des jardins.
Ce jardin représente plus qu'un lieu physique, c'est un symbole de transformation, d'autonomisation, et d'espoir pour une communauté souvent oubliée. Avec le Santropol Roulant et Comm-Un, nous sommes résidents de ce lieu de changement, impliqués avec la remise, et engagés avec Transition en Commun. Nous remercions Richard, l'ange gardien des jardins.
Notre message est clair : le lien précieux établi avec les Soeurs Hospitalières, ce lieu offre une guérison spirituelle unique aux participants autochtones, et il serait absurde de ne pas inclure notre présente expérience d'une telle source de guérison. C'est un endroit qui incarne les principes de la réconciliation, de la justice réparatrice, et de la guérison, une clé pour résoudre les problèmes sociaux qui persistent. Ce jardin magique est bien plus qu'un espace physique, c'est une possibilité de changement positif, une oasis de guérison dans le tissu urbain de Montréal.
Imaginez maintenant un jardin d'hiver autochtone, ouvert à tous et créé par les gens de la rue de Milton-Parc. Visualisez une allée bordée de sculptures de glace Inuit, illuminée de sons et de lumières. Envisionnez ces personnes qui souffrent actuellement dans les rues, trouvant refuge ici, souriant comme sur les photos. Pensez à leur offrir un lieu pour vivre leurs deuils. Ces six derniers mois, nous avons perdu plus de dix membres de notre communauté, principalement à cause d'overdoses. Pensez maintenant à une Université de la Rue, avec une programmation dédiée à la croissance personnelle et à la guérison, répondant de manière durable aux traumas de ces individus merveilleux et leur offrant la protection qui éveillera leurs ambitions.
Notre message résonne profondément : nous avons discerné un lien précieux à cultiver avec les sœurs hospitalières. Cet espace se révèle être un lieu de guérison spirituelle pour les membres autochtones que nous avons accompagnés, transcendant même nos attentes. Exclure ces individus d'un tel lieu serait absurde et incohérent; au contraire, nous devons leur accorder priorité et responsabilité.
Ce lieu offre une forme de guérison que nous n'avons pas observée ailleurs à Montréal, une guérison qui va au-delà du physique, touchant le spirituel et l'émotionnel. Comm-Un s'engage à préserver et à cultiver ces connexions significatives, contribuant ainsi à créer un espace véritablement inclusif et guérisseur pour tous.
Santropol's Magical Garden: A Place of Healing and Hospitality
Jonathan Lebire
In two minutes, allow me to share one of the most moving stories of my 20-year career. At the Cité des Hospitalières garden, I witnessed the remarkable transformation of people experiencing homelessness, particularly those of Aboriginal descent often perceived as problems, even by themselves.
I saw these individuals resolve conflicts among themselves, rediscover the pleasure of gardening, and enjoy for the first time vegetables they had picked themselves. A touching scene of an old Inuit man smoking a joint and a sister sharing a moment of joy, illustrating a genuine connection. Women who never feel safe were finally able to blossom, taking part in exceptional photo shoots. The garden acted as a means of reconnecting them with their culture, not least through the teachings they came to share with Santropol.
The hundreds of photos I took tell unique stories, each worthy of at least ten minutes' narration.
At a time when the homelessness crisis was creating a mad dash, the Cité des Hospitalières garden, with the support of Santropol and the Sisters, has had a concrete impact on cohabitation in Milton-Parc and on the living conditions of our most vulnerable citizens. Together, here, we have the opportunity to develop a solution that everyone is desperately seeking.
This impact, though difficult to measure and prove with our means, transcends statistics. How can we prove what didn't happen at the corner of Milton and Parc because we were here? We were able to offer healing, healing and inspiration to the real experts in homelessness in Montreal, the people on the street.
Since then, this experience has mobilized these individuals to create magnificent projects, such as a Union de Solidarité de la Rue, a peer group doing paid harm reduction work in the evenings, the creation of a cooperative of aboriginal street artists, and many other initiatives. These tangible results underscore the transformative power of inclusion, healing and community, challenging the stigma of homelessness to forge a more inclusive and positive future.
In the magical garden of the Cité, we made a profound discovery of ourselves. It was here that we found our autonomy, awakening a potential that had long been buried under the weight of our extreme traumas, as Kim shared. We felt a burning desire to get involved with nature, to reconnect with our cultural roots and our healing spirituality. In this place, we learned that even with our lives tainted by these traumas, we can dream, be creative, and yearn for an alternative to the system that labels us as homeless, problematic, stigmatized and marginalized. This garden has become a haven where hope and healing are possible, a place where reconciliation, restorative justice, and healing become the keys to solving our growing social problems.
While the system persists in seeing us only as "the homeless," we discovered here that we are individuals whose potential has been robbed by a lack of healing and an unacceptable amount of trauma. Our quest for sustainable solutions has revealed an essential truth: the real solution lies in providing the resources we know we need, and that we ourselves are capable of designing and managing.
Comm-Un is firmly rooted in the fabric of the Cité des Hospitalières community, nourished by significant collaborations. In symbiosis with Santropol Roulant, our presence extends into the heart of the Cité, as a resident of Value Collective, by investing in Transition en Comm-Un and by creating a collaboration with La Remise. And, of course, we always say hello to Richard, the gardens' guardian angel.
This garden is more than a physical place, it's a symbol of transformation, empowerment and hope for an often forgotten community. With Santropol Roulant and Comm-Un, we are residents of this place of change, involved with the shed, and committed to Transition en Commun. Our thanks to Richard, the gardens' guardian angel.
Our message is clear: the precious bond established with the Hospitaller Sisters, this place offers unique spiritual healing to aboriginal participants, and it would be absurd not to include our present experience of such a source of healing. It's a place that embodies the principles of reconciliation, restorative justice and healing, a key to solving persistent social problems. This magical garden is much more than a physical space, it's a possibility for positive change, a healing oasis in the urban fabric of Montreal.
Now imagine a native winter garden, open to all and created by the people of the Milton-Parc street. Visualize an alley lined with Inuit ice sculptures, illuminated with sound and light. Envision the people who are currently suffering on the streets, finding refuge here, smiling as they do in the photos. Please consider offering them a place to grieve. In the last six months, we've lost more than ten members of our community, mostly to overdoses. Think now of a University of the Street, with programming dedicated to personal growth and healing, responding in a lasting way to the traumas of these wonderful individuals and offering them the protection that will awaken their ambitions.
Our message resonates deeply: we have discerned a precious bond to cultivate with the hospitable sisters. This space is proving to be a place of spiritual healing for the native members we have accompanied, transcending even our expectations. To exclude these individuals from such a place would be absurd and inconsistent; on the contrary, we must give them priority and responsibility.
This place offers a form of healing that we have not seen elsewhere in Montreal, a healing that goes beyond the physical, touching the spiritual and emotional. Comm-Un is committed to preserving and nurturing these meaningful connections, helping to create a truly inclusive and healing space for all.